CHRIS DUARTE GROUP : Lucky 13 (2014)

Guitariste de talent, né à San Antonio et basé à Austin, Chris Duarte sort sa dernière galette qui porte la marque du Texas. On peut y entendre du blues, du rock… et plein d’autres choses. Et des solos de guitare comme s’il en pleuvait. Ça commence avec « You Know You’re Wrong », un blues rock syncopé dans lequel Chris Duarte nous prouve sa maîtrise technique de l’instrument. La première partie du solo est imprégnée de feeling texan tandis que la deuxième partie est truffée de phrases de guitare inspirées du jazz-rock. Impressionnant ! « Angry Man », un Texas rock qui balance dans la grande tradition, évoque les Fabulous Thunderbirds. Cependant, le refrain plus recherché fait penser à du Dave Edmunds. Les solos sont « rentre-dedans » et techniques à la fois. Du bon boulot ! Notons aussi « Crazy For Your Love » (un excellent shuffle texan) et « Who Loves You » (un Texas swing rafraîchissant dans lequel Chris aligne tous les plans du jazz swing des années 40). « Here I Come », un Texas blues au tempo swinguant, est orné d’un solo plein de feeling.

On touche du doigt l’âme du Texas avec « Let It Go », un blues lent dans le genre de « Tin Pan Alley ». Les solos alternent de longs tirés de cordes suintant de feeling et des avalanches de notes débridées. Un mélange de Billy Gibbons et de Stevie Ray Vaughan. La claque ! Neuf minutes vingt de bonheur !

Vient ensuite un intermède blues rock, avec un morceau au tempo médium (« Weah Wheels ») et un autre légèrement plus énervé (« Not Chasing It »), qui tourne à la démonstration technique de haut vol. « Man Up » fait de l’œil à la british pop/rock et les connaisseurs apprécieront le solo de gratte particulièrement bien senti.

Retour au Texas rock shuffle avec « Ain’t Gonna Hurt No More » et son solo bien texan dans le style de Stevie Ray. Chris nous propose ensuite « Meus Via Vita Suite » comprenant trois titres : « Let’s Go For A Ride » (une pop song avec une guitare aérienne et planante), « Minefield Of My Mind » (un instrumental speedé pour les fans de six-cordes) et « Setting Sun » (une superbe « slow ballad » avec un solo venu du cœur). On finit en beauté avec « Jump The Trane », un instrumental jazz swing qui ravira les fondus de guitare. Quant aux autres, ils pourront toujours danser dessus.

Le disque vient de se terminer, je regarde le compteur. 77 minutes ! Et je ne me suis pas ennuyé une seule seconde. Cet album est une réussite. D’ailleurs, je vais le ranger dans ma discothèque avec Stevie Ray Vaughan et Eric Johnson.

Don’t mess with Texas !

Olivier Aubry